Inutile de rappeler à quel point les grandes voies dans les Gorges du Verdon sont un passage obligatoire dans la vie d’un grimpeur. Nous sommes allés mon ami Matthieu et moi-même, rendre visite aux lignes majeures et abordables de ce spot : reprise oblige…
Lame fatale un bijoux à prix abordable TD+6C/6B+
Vous prendrez la direction de la Maline puis à quelques 7 minutes 32 de la Palud Sur Verdon, vous trouverez un cairn indiquant l’accès à la fameuse arête du Blevédère. Des petits points rouges sont tagués sur les pierres…on vous le l’avit dit : le Verdon c’est la banlieu.
Pour se rendre au pied de la face, hélas vous n’aurez pas à surmonter l’adrénaline des rappels des secteurs des belvédères. Ce gaz qui vous cueille comme pour vous dire : bienvenu dans le Verdon vieille branche. Toutefois vous descendrez à pied par un chemin un peu ghetto, parfois même en désescalade, vous aidant ça et là de pieux en fer dont vous bénirez de leur présence.
Étant coutumier des tongues malgré les descentes scabreuses, ici très franchement : je décommande.)
Une fois au pied de la face, vous remonterez sous un immense mur orangé/rouge jusqu’à son pied. Regardez sur votre gauche : il sera graffé cette fois-ci ” Trache fatale”. Vous y êtes.
Mais comment c’était sinon : bah c’était géant !
Est-ce qu’à chaque fois dans le Verdon on se dit : je viens de grimper une des plus belles grandes voies dans les Gorges du Verdon?
Je ne sais pas, toujours est-il que pour une reprise elle fût de taille! Esthétique, gracieuse, joueuse, fine mais jamais vraiment pas si tant hargneuse…
Aller on la décortique un peu mais sans vous raconter la fin du film…
L1 : 6B+
Oui bon d’accord, on est dans la mecque de l’escalade, on allait tout de même pas demander un truc trop simple pour l’échauffe.
En fait, ça part plutôt facile au début puis, on a à faire à un mur qui se redresse et qui part légèrement sur la droite avec quelques inversées. C’est un peu à biceps mais si on est réveillé, ça passe bien. Et si on l’est pas…bah on va vite se faire réveiller.
L2 : 6B+
Longueur en traversée dès le départ. Des pieds et des mains : tout va bien. Après ça se raidit et même qu’on est trop petit pour clipper ce qui rajoute un peu au mur raide. Plus tard on arrive sur un mur plutôt péteux en apparence mais en fait très saint et même facile. Seconde traversée vers la gauche puis dernier mur jusqu’au relais. Attention : le dernier spit est un piton sur la droite.
L3/4 : 6B 55M et 15 dégaines!!
ATTENTION : selon les topos on voit écrit 2 longueurs : un 5 puis un 6 et les trajectoires dessinées sont fausses.
Partir droit au dessus de L2 pour rejoindre une zone de rocher un peu ciselés puis partir léger à gauche et revenir sur la droite.
On trouve un spit avec un énorme maillon. De là, partir vers la gauche. Ici la difficulté augmente avec un petit pas. On va chercher le fil du pilier puis on revient à droite.
La longueur est ceci étant très jolie, attention au tirage.
On avait dit grandes voies dans les Gorges du Verdon : oui mais les plus jolies !
Eh bien la suite n’est que merveille!
L4/5 : 6A+/6B
On a doublé le 6A+ qui était trop court avec le 6B suivant. Si vous avez des dégaines à rallonges ce sera toujours mieux pour le tirage si vous choisissez cette option. D’autant qu’à la fin ça file pleine gauche vers l’autre versant du pilier.
La grimpe est fluide, parfois des fissures verticales, parfois des trous, parfois du très sculptés. On a couru dedans tellement ça nous a excité.
L6 : 6C
Comment vous dire…
Un bijoux…une perle…un festival.
Là, la longueur passe des spits de 10 à gros spit de 12 tout neuf. Le pilier se dresse devant vous et vous appelle vers sa dalle et ses incroyables écailles. Les mouvement demandent d’être dynamiques pour passer d’une écaille à une autre mais avec de telles assiettes dans les mains, on y va les yeux fermés. Et ça va durer sur plus de 40m. C’est un festival de jolis mouvements jusqu’à rejoindre le fil du pilier.
Une fois sur le fil, vient s’inviter à la fiesta le gaz…bref…moi j’en pouvais plus d’euphorie. j’aurais voulu que cela dure encore 600 mètres…;-)
L7 : 6A+
On croit avoir fini, mais non. La voie s’élance vers la droite et passe directement en mode dévers sur grosse lunule et bac et se rétabli pour partir à l’horizontal. Six ou sept mètres de gaz au fesses et soudain on se croirait sur une arête de haute montagne.
Un traversé au sommet de cette lame gravi vous mène vers…le vide!!
De là 2 solutions : tendre une jambe puis un bras et une fois en étoile de mer faire la même chose pour terminer l’histoire.
Ou faire comme l’ami Matthieu : sauter ! J’ai juste eu le temps de dire : ho le con qu’il était déjà à mes côtés.
On a pas chaumé ils annonçaient la pluie.
Ça nous a pris 3 heures. Et on avait pas du tout envie de se faire rincer, voire de se faire grélonner comme il a fait une heure plus tard.
En bref, c’était beau, allez-y ou Allonzo together…J’y retourne avec vous avec un immense plaisir.
En marge,à droite, des photos et merci Matéoooo!