Les gorges du Verdon : le site de grandes voies le plus célèbre et réputé de France et d’Europe. Connu et reconnu à l’échelle mondiale.
L’escalade dans les gorges débute à l’été 1968, avec l’ouverture de la grande voie Les Enragés (300 m , 6b+).
Neuf jours du 16 au 24 août 1968 auront été nécessaires aux 4 ascensionnistes (Patrick Cordier, Patrice Bodin, Lothar Mauch et Patrice Richard) pour venir à bout de cette paroi surplombante des gorges.
De cette étincelle, la course aux ouvertures va débuter ; “L’offre“, “La demande“, sont parmi les premières voies ouvertes. Dès la fin des années 1970, deux Patrick, Berhault et Edlinger, vont définitivement incruster la légende dans ces hauts lieux.
Aujourd’hui, Les Gorges du Verdon c’est de plus de 2 500 voies…de grandes voies !
Les Grandes voies du Verdon : un univers hors norme
Il existe tellement de secteurs qu’il est toujours possible de grimper seul et de se retrouver perché au dessus des gorges sans croiser un seul grimpeur de la journée. Seuls les vautours ayant trouvé refuge dans ces contrées vous narguent. Alors que vous êtes en train de vibrer dans ces dalles de calcaire, parfois cisaillantes, parfois lisses, parfois déversantes, pour ne pas dire renversantes, ils glissent, coupant l’air de leur envergure majestueuse.
L’accès aux voies se fait pour la plupart depuis le sommet. Les rappels pour rejoindre le pied des faces sont toujours à couper le souffle…les premières vibrations commencent ici…pour grimper : il faut s’élancer dans les abysses des gorges. Une introduction qui met le son, qui monte l’ambiance, qui donne le ton.
Entre 200 à 300 mètres en moyenne, il faut déjà savoir descendre avant de remonter…les grandes voies : ça se mérite.
Une pincée de ketchup TD 6c max/ 6a obl 280m
Ayant décidé de nous rendre dans les Gorges du Verdon au déconfinement du mois de Mai, nous avons choisi un secteur relativement nouveau et original. Dans le secteur Vernis, à la sortie des gorges, lorsque le Verdon se jette dans le Lac de Sainte Croix, ouverte par P.Faudou en 2016.
Ici nous allions être comme nous l’imaginions : seuls et à l’abri des vents et des premières chaleurs…On ne peut mieux.
Nous c’est Cheyenne et moi, une cordée de vie, reliée par nos passions, nos envies et notre amour. L’idée étant en plus de partager et découvrir les richesses de la nature, de repérer des lignes et des secteurs accessibles, afin de vous les proposer par la suite.
Autrement dit, une fabuleuse façon de lier l’utile à l’agréable…Et ça marche !
L’accès à la grande voie
Très simple : en 1 demi-heure de marche, on trouve une vire descendante menant à 2 rappels de 50 mètres.
Clic….et clac, nous sommes en bas, presque tentés d’aller piquer une tête avant de s’élancer.
Nous sommes en secteur EST-NORD-EST, au doux soleil du matin et à l’ombre l’après-midi pour grimper sans avoir l’impression que nos orteils étouffent dans la gomme des chaussons.
La Grande voie
Dix longueurs allant jusqu’au 6 C max. Rassurez-vous, l’équipement est plus que correct. Je dirais même que par rapport au Verdon, c’est un peu too much. Mais si vous voulez vous essayer à une première de ce niveau-là, très honnêtement vous ne sortirez pas avec un mal de crâne dû à la distance entre les points. Une voie parfaite pour s’initier aux grandes voies dans les Gorges du Verdon. De plus il est possible de sortir en cours de route à une vire intermédiaire. Tous les ingrédients réunis pour grimper l’esprit léger.
Toutes les autres longueurs sont en moyenne dans le 6a. 2 autres dans le 6b et rien de bien méchant. Il y a parfois des longueurs de jonction qui permettent des moments de répit, de vrais repos.
L’escalade y est belle et variée. Parfois très verdonesque, surtout les dernières longueurs. Nous grimpons en réversible et nous avançons vite. Nous aurons le temps de profiter des premières terrasses ouvertes et des bières pression. L’escalade, c’est prendre le temps de vivre chaque instant, dans le partage, les émotions…en fait c’est avoir un emploi du temps où il n’existe plus.
Le sommet/le retour
Du sommet, nous n’avons qu’à nous laisser guider par les cairns. Ça et là, ces petits amas de cailloux pour vous rappeler un sentier à demi effacé par ces pierres qui roulent, ces buissons ardents, ces bouquets de thym. Cette végétation du maquis qui sent bon le sud et les vacances bucoliques.
En moins de 40 minutes nous sirotons la fameuse et tant attendue bière fraiche des comptoirs enfin réouverts.
La liberté tient à peu de choses mais là, oui, aussi éphémère soit l’instant, nous sommes libres…et égaux, et le temps…suspend son vol…
Les Grandes voies dans le Verdon
Voici comment nous occuperons les basses saisons à l’avenir. Partir avec vous découvrir et partager de belles lignes de rocher.
Des grandes voies dans les Calanques, le Vercors … et bien sûr les Hautes Alpes.
Aujourd’hui l’heure est au retour de l’été, des rigolades dans les canyons et sur les sommets des Alpes
Benjamin